Je ne sais pas où était Louise, en tout cas elle n'était pas dans notre chambre. Ouai, Ouai, j'te jure j'suis allée vérifier en plus. Non, un peu de sérieux, j'étais passée dans notre chambre pour prendre mon goûter parce que vous pouviez rêver pour que l'internat vous offre le goûter, pourtant moi j'y tiens à ma pause goûter. Alors, hop un pot de nutella, du jus d'orange avec mon verre buzz l'éclair ramenait de Disneyland Paris. J'avais dans ma chambre une planque bouffe au cas où un jour il n'y aurait plus de nourriture. C'est une idée de PAPA et toutes les semaines, j'ai mon petit colis de nourriture envoyer par papa n'importe l'endroit qu'il soit, j'adore ça. Au bout de trois ans, je mettais lié avec les cuisiniers et quasiment tous les jours, il me donnait du pain pour mon goûter, ce n'est pas adorable ça. Franchement, je trouve qu'ils sont super cool pour ça. J'attrapais mon sac qui offre un espace plus que remarquable, vous savez le genre de sac où vous êtes obligés d'avoir une pochette où vous mettez votre vie, car sinon vous passez votre vie à chercher votre portable ou vos clefs, mais en contre partie j'adore ce style de sac, car on peut y cacher beaucoup de choses. Habituellement, je prenais mon goûter avec ma keupine Louise, mais là absente alors je m'en irai seule manger mes tartines au nutella dans la cour. Mais où est le soleil, bon sang. Il fait tout le temps gris, j'en ai marre. Vivement mon tour des Etats-Unis en compagnie de papa. J'avoue que j'ai vraiment hâte. Vêtu d'un gros pull ne m'appartenant pas au départ, un pull Adidas appartenant à celui dont j'étais amoureuse d'ailleurs s'il le cherchait, j'allais être sûre que j'allais m'en prendre pleins la gueule, peu importe. Je n'ai pas peur de lui et il le sait. J'avais enfilé un short levis et j'avais dû mettre des collants car, pas de soleil = pas de bronzage = chair de poule. Raisonnement de ouf, je sais, je sais j'suis vraiment formidable. HAHA. Je descendais les marches en direction du réfectoire. « Le ventre sur patte est arrivée. » Je lançais toujours une réplique dans le genre, c'est beaucoup plus original. Je ne vais pas dire uniquement que c'est Marianne qui est là et puis ce qu'il faisait, il n'avait pas vraiment le droit alors tout était une question de discrétion, bon j'avoue que la pour la discrétion c'est raté. « Tu vas bien Marianne ? Tiens c'est pour toi. » Elle me tendit un sachet avec du pain, je crois qu'il y avait au moins deux baguettes de pain dans le sachet, mais de toute manière cela n'allait pas être une grande perte, justement au moins il y avait moins de gaspillage à la cantine. « MERCI BEAUCOUP. Moi ça va impec' et toi ? » « Comme d'habitude. » Un signe de main et me voilà dehors en direction d'un coin où l'herbe et présente, mon petit coin goûter. J'y arrivais, il ne faisait pas très chaud, mais il ne faisait pas un froid glacial, en gros c'était supportable et en plus j'avais ma grosse écharpe grise autour du coup. Je m'asseyais à même le sol et ouvrait mon sac me versant du jus d'orange et en me préparant mes tartines de nutella. Peu importe, si je suis seule de toute manière la moitié des élèves étaient encore en cours et moi j'avais fini, sentiment de libération.

Je raffolai du nutella, je dois l'avouer. Dire que Papa est allergique aux noisettes, il rate quelque chose et je lui ai toujours dit. Vous imaginez, vous être allergique aux noisettes, c'est la faute à pas de chance, mais attendez il ne connaît pas le goût du Nutella, il rate vraiment un truc énorme là. Cependant, moi je connais le goût et mes papilles savent très bien que le Nutella est un truc de ouf. Bref, ouverture du pain, mettre du nutella et manger. J'allais me casser le ventre. Avec tout ce que je mangeais à longueur de journée, je me demandais comme mon jean avait encore le pouvoir de supporter de rester fermé, non parce que vraiment là j'ai l'air d'un sac à patates, peu importe. Je suis comme toutes ses filles qui pensent qu'elles ont des kilos en trop alors qu'elles sont toutes fines. Je ne me qualifierais pas comme fine mais bon je ne suis pas à plaindre. Je mangeais mon nutella en remuant de la tête, j'avais une musique des Beatles dans la tête. La tête allant de gauche vers la droite, vu de l'extérieur j'avais l'air d'une folle, surtout que je n'avais même pas d'écouteurs, ce n'était rien juste l'Effet Marianne. J'entendis une petite voix et c'est à ce moment précis que je m'arrêtais de danser, chanter et mâcher. « Hortense de Guesclin. » Ok, pas très sympa j'avoue, mais en même temps voilà quoi. J'avais employé un ton pas vraiment très agréable, c'est une histoire compliquée. Je la regardais avec mon regard non chaleureux, je l'accorde. « Tu... Tu veux quoi ? » Habituellement, j'étais le genre de fille super agréable et super gentille. A ce moment précis, j'étais devenue ni agréable ni gentille, je pense que je suis du genre à être un poil rancunière, pas de chance pour Hortense en même temps je ne sais pas pourquoi elle venait me parler, cela faisait au moins un an qu'on ne s'était pas adressé la parole. Sentiment de déception ? Je crois bien. Hortense, Hortense, Hortense c'était le genre de fille avec qui je m'entends la plupart du temps sauf qu'avec il y a eu genre complications. Je vous présente le truc. Deux filles qui se rencontrent qui s'entendent plutôt bien et puis là un garçon. Vous savez les filles sont vraiment spéciales et vous les garçons vous savez que vous êtes vraiment forts pour mettre la merde entre les filles et ne prenez pas ça comme un compliment c'est tout le contraire. Une fille amoureuse s'est souvent dangereux. Je regardais Hortense et oui maintenant elle était devenue une privilégiée alors vous comprenez. Je pense qu'au fond de moi je lui en veux bien qu'elle me manque. Je lui en veux, mais je ne lui remets pas tout sur le dos. Je sais que tout ça, notre éloignement n'est pas uniquement de la faute à Hortense. Je sais que je suis fautive, mais lorsque vous êtes dans une situation comme celle-ci, vous ne pensez pas forcement à ce que vous avez fait. En ce qui me concerne, depuis quelques temps je me remets beaucoup souvent en cause, sur ce que je dis, sur ce que je fais, car avec Théo c'est quelque chose de récurrent et puis voilà du coup peut-être est-il le temps pour poser les choses à plat et se parler, se parler de toute cette histoire. Je ne sais pas ce qu'en pense Hortense, je ne sais pas si elle aussi ça lui manque, si je lui manque au final parce qu'elle me manque énormément. Je ne pensais pas qu'en venant à l'internat, j'allais devenir aussi proche de certaines personnes. J'ai vécu une enfance collée à mes parents puis après à papa donc je voyais des personnes, mais je ne m'étais jamais vraiment eu des relations aussi fortes que celles que je vis actuellement à l'internat. On vit 24 heures sur 24 avec des gens même s'il n'y a pas que des personnes qu'on apprécie, on s'y habitue et personnellement je trouve ça super fun. C'est comme une grande famille. J'avais arrêté de regarder Hortense au moment où je lui ai demandé ce qu'elle voulait préférant continuer mon merveilleux goûter.